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09/06/2011

"Quand on ferme les yeux le jour, eh ben c'est la nuit"... Thanks Samy !

Robert Desnos, Langage cuit, « Un jour qu’il faisait nuit », 1923



Ø Impressions premières : l’aspect énigmatique et l’incompréhension générée
Idée
Citation
Procédé
Titre = indice, révélateur qui crée l’incompréhension et qui place le lecteur, d’emblée, dans l’interrogation quant au cadre temporel et à la nature de ce poème
Un jour qu’il faisait nuit
Jeu d’opposition immédiat > ici Antithèse (opposition entre des termes syntaxiquement éloignés :  jour ≠ nuit )
Lecture : nécessité d’aborder le poème en deux temps (au moins !)
-                         d’abord la surprise et l’incompréhension
-                         ensuite l’apparition d’une certaine logique de construction reposant sur les figures d’opposition tout au long du poème
Trois exemples caractéristiques :
Il s’envola au fond de la rivière.
Les pierres en bois d’ébène…


Tout rien.
Paradoxes (repose sur une contradiction logique qui aboutit à une absurdité : la pierre ne peut pas être en bois)

Oxymore (opposition entre des termes syntaxiquement joints : tout ≠ rien)
Effet d’inattendu : perte de logique, sentiment d’absurdité profonde. Perte d’un sens qu’on cherche à rétablir ou dont on peut se détourner. En tout cas : poème qui interpelle.
Le compas traçait des carrés et des triangles à cinq côtés
Le centre du cercle sur la circonférence
Contradiction qui s’établit aussi d’un point de vue scientifique : on dépasse la métaphore ; l’image est presque impossible à se représenter.
Lecture = choc. Impression d’atteindre des sphères imperceptibles, que le sens nous échappe. Jour et nuit mêlés - univers onirique, merveilleux – cf. expériences de sommeil hypnotiques, jeux sur la langue chers aux surréalistes. Images nouvelles créés – impression malgré tout que ce texte raconte « quelque chose ».

Ø Impressions secondes : l’aspect narratif et descriptif du texte
Idée
Citation
Procédé
Des éléments du poème auxquels le lecteur se rattache : l’espoir de trouver des repères pour faire émerger la compréhension
-       un cadre spatio-temporel
Au fond de la rivière
Sur la rive
Au milieu de la Seine
Au grenier
Dans une allée déserte
Jour… nuit
Après cela
Midi
L’aube
Compléments du nom CC lieu



Repères espace temps
-       des repères énonciatifs : narrateur, personnages
Il, l.1, 9
Je la hais, l.5
Le chasseur, l.12
Nous, l.15, 17, 18
Variété des pronoms personnels mais qui manquent de référenciels (qui est « il » ?) (Un pronom « remplace » un nom)
-       les temps du récit, la description
Il s’envola
Je la hais d’amour… un ver de terre marque
Les étoiles de midi resplendissaient
Plusieurs passés simples : actions de 1er plan, brèves
2 présents d’énonciation : effet de décrochage temporel par rapport au reste du texte
De nombreux imparfaits : actions de second plan, description
-       une syntaxe claire bien qu’elle paraisse parfois peu construite
Tout rien.
Les pierres les fils de fer …et la croix.

Après cela
Alors nous avancions …
Puis
parfois, quelques phrases averbales mais qui ne causent pas de perte de sens. Impression de notes plutôt.
Connecteurs « logiques » !
-       un vocabulaire qui favorise la description (et par là même la figuration dans l’esprit du lecteur)
en bois d’ébène
sans branches
comme tout un chacun
bruyant
déserte
Compléments du nom

Comparaison
Adjectifs qualificatifs
Des repères qui permettent au lecteur de trouver un intérêt au poème. Sensation qu’il y a une fiction à imaginer même si l’imagination reste complexe.

Ø L’intérêt du texte pour lui-même et l’aspect poétique
Idée
Citation
Procédé
Des éléments-repères qui permettent au lecteur la création d’images comme des apparitions, une fantasmagorie dénuée de logique pure –
Croix sans branche
Il descendit au grenier
Il s’envola au fond de la rivière
Métaphores ? Représentation d’une autre réalité ?
Champ lexical de la mort ?
Références au magique, fabuleux, merveilleux…
Eveil des sens qui nous renvoie à l’univers de la poésie
Jour / nuit
En bois, en or, la pluie nous sécha
La mort respirait de grandes bouffées de vide
En silence, un bruyant discours
Vue
Toucher
Odorat et goût +/-
Ouïe
Référence éminemment poétique : expression du moi et des sentiments
Je la hais d’amour
Réappropriation du lyrisme
Travail du point de vue des constructions rythmiques et sonores : musicalité de la langue employée par le poète
Les pierres… ≠ Tout rien l.2-4
Ex parmi d’autres : Le compas traçait des carrés et des trianges à cinq côtés.
Rupture, choc

Allitérations en [k], [s], [t], assonances en [a], [é]
Tableaux dans lesquels on contemple le triomphe de la liberté, la perte « du contrôle de la raison pure » chère aux surréalistes. Le rêve apparaît ici comme un absolu poétique.

Un bel exemple de poème surréaliste cf définitions de Breton, Manifeste[s] du surréalisme – LIBERTÉ, POÉSIE, CONTRAINTE FORMELLE ET ASPECT LUDIQUE, UNIVERS ONIRIQUE

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